Son histoire
Depuis le tout début, nous avons abordé le Burundi avec beaucoup de curiosité et d'espoir. Durant la plupart de nos années d’opération, nous avons présenté au moins une sélection de ce petit pays enclavé. Notre compréhension, en constante évolution, de l'endroit et de ses habitants s'est considérablement approfondie lors de notre visite en 2019, et à ce jour, le Burundi reste l'un des pays difficulté sur le plan économique. Parmi les 191 pays évalués par le Fonds monétaire international, le Burundi a le PIB nominal par habitant le plus bas, et une myriade d'autres repères empiriques - du revenu national brut à l'indice de pauvreté multidimensionnelle en passant par l'indice de développement humain - renforcent le fait qu'il s'agit d'un pays qui a beaucoup à gagner d'un soutien constant et d’une autonomisation sérieuse.
En 2025, nous sommes ravis d'avoir établi ce qui semble être un lien attendu depuis longtemps avec JNP Coffee, une opération d'exportation et d'importation fondée par la Burundaise Jeanine Niyonzima-Aroian. Jeanine, n'est pas issue du milieu de la culture du café mais a été entourée de ses ramifications toute sa vie. Elle a fait des études universitaires aux États-Unis avant de fonder une association à but non lucratif offrant, entre autres services, une formation en éducation financière. Lorsqu'un cousin lui a demandé de l'aider à trouver de meilleurs débouchés pour sa propre production de café, elle s'est appuyée sur son expérience en matière d'impact et a fondé JNP en 2012. Aujourd'hui, le modèle d'exportation et d'importation de JNP touche près de 20 000 agriculteurs et agricultrices dans tout le pays, y compris la première station de lavage du Burundi appartenant à des femmes : Turihamwe.
Turihamwe a été fondée en 2019 par 7 femmes qui ont participé à un programme de formation à l'éducation financière animé par Jeanine. Il s'agit non seulement de la première station de lavage appartenant à des femmes dans l'histoire du pays, mais aussi de la seule à ce jour. Jeanine et JNP ont toujours donné la priorité à l'équité et à l'éducation des femmes dans autant d'aspects que possible de leurs opérations et ont été des agents clés pour une transparence et un impact dans tout le système burundais. Comme dans de nombreux pays d'Afrique de l'Est, le café est géré de manière très opaque par le gouvernement, qui réglemente le prix des cerises et doit apposer son approbation légale sur chaque lot qui quitte le pays. En plus de promouvoir une plus grande transparence des prix directement auprès des agriculteurs et agricultrices, Jeanine a également mis en place le système de second paiement Dushime, qui a rapporté plus de 500 000 dollars en primes liées aux notes de qualité depuis son introduction en 2012. Ces fonds sont le plus souvent réinvestis dans les communautés agricoles, notamment dans les frais de scolarité des écoles secondaires, les livres et les fournitures scolaires, les engrais et les emplois pour une assistance supplémentaire sur le terrain.
Turihamwe collecte elle-même des cerises auprès d'environ 2 000 petites exploitations, dont la plupart possèdent 25 à 50 arbres principalement de variétés Bourbon, Jackson, Kent et Mibirizi qu'ils cultivent à la manière d'un jardin, comme le dit Jeanine, à une altitude entre 1700 et 1800 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le traitement est méticuleux: après avoir été plongées dans l’eau pour vérifier leur maturité, les cerises sont dépulpées et fermentées par voie humide pendant la nuit, puis lavées à nouveau le lendemain pour les débarrasser de tout excès de mucilage. Elles sont ensuite transférées dans des cuves propres pour leur troisième et dernier lavage avant d'être séchées et triées sur des plates-formes surélevées.
L'ensemble de ce processus est suffisamment bien organisé pour que Turihamwe soit en mesure de produire des «lots journaliers» distincts, des arrêts sur images de moments singuliers tout au long de la récolte. Bien que chaque lot journalier soit littéralement spécifique à un jour de la récolte, cela signifie que la fenêtre de cueillette est extrêmement étroite, aussi peu qu'un jour, ce qui permet une traçabilité accrue et souvent un profil de saveur plus prononcé et plus raffiné. Dans l'ensemble, ce processus produit des cafés qui présentent le profil pour lequel le Burundi est connu et apprécié : des agrumes juteux, des fleurs délicates et parfumées, des épices vivifiantes.
Nous sommes vraiment ravis de représenter Turihamwe, une chaîne d'approvisionnement qui est à la fois dirigée par des femmes et explicitement orientée vers leur soutien à plus grande échelle. Dans la langue régionale du Kirundi, Turihamwe signifie «ensemble», et nous ne pouvions pas imaginer un nom plus approprié pour ce café.
Dans la tasse, on goûte le chocolat blanc, le pamplemousse et la pivoine.
Noms des 7 femmes qui ont fondé Turihamwe:
Amahoro
Gahimbare J
Shimirimana Konsorata
Niyonzima J
Viyoreta
Anike
Pauline Nawe
